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438                  LA SCULPTURE A ROME

1256, est de la seconde moitié de ce siècle. Ce prélat fut
inhumé à Saint-Laurent dans un sarcophage antique orné de
bas-reliefs représentant une fête nuptiale de la Rome païenne.
  Authentique et ancienne aussi l'effigie de l'ami de Thomas
d'Aquin, du partisan de Charles d'Anjou, du chef des
Guelfes, le cardinal Riccardo Annibaldi (1294). Malheu-
reusement le tombeau, dans l'aile gauche de la basilique
Laterane, a été entièrement restauré.
   A la fin du xm e siècle, la sculpture, jusqu'à cette époque
presque exclusivement au service de l'Église, s'affranchit
pour une lois de sa tutelle, au moment où le sénat romain,
peu après la mort de Conradin, ordonna l'érection de la
statue, de grandeur naturelle, représentant Charles d'Anjou,
qu'on admire encore au Capitole.
   « Sur l'antique Capitole, dit Gregorius, que l'on ne peut
trop consulter en ces matières, là où les Romains des pre-
miers jours avaient dressé aux héros, aux Empereurs, des
statues aujourd'hui mutilées ou disparues, leurs descendants
dégénérés élevèrent une statue à Charle d'Anjou. Il était
grand, son ossature était puissante; il apparaissait revêtu
du manteau royal. Les traits de son visage étaient accen-
tués et durs. Il ne riait jamais. Brave et rusé, ambitieux et
cruel, il était prédestiné à agir d'une manière sévère contre
ses ennemis (1). »
   Les contrastes de cette nature complexe sont merveil-
leusement exprimés dans la statue de Charles. Le roi, au
type massif et dur, est assis sur un trône que portent des
lions. Vêtu d'une ample tunique, il a les épaules couvertes
du manteau royal. Il est couronné et tient d'une main
solide le sceptre qui s'appuie sur sa cuisse droite. La physio-

  (1) Gregorius. Geschichte de,r Stadt. Rom. V. 633.