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THEOPHILE GAUTIER 131 de voyage en Turquie (Constantinople); en 1858, celles de son séjour en Russie (Voyage en Russie). Au moment de l'inauguration du canal de Suez, il se rendit en Orient, mais il devait rapporter de ce dernier voyage, en même temps qu'un très beau livre (l'Orient) « la nostalgie de l'obélisque », car, s'étant à bord du bateau brisé le bras gauche, il ne lui fut pas possible de visiter les pyramides et de remonter le Nil comme le fit Maxime du Camp. En 1855 il entra au Moniteur Universel qui devint le Jour- nal officiel. Gautier y resta jusqu'à sa mort. Il faut citer encore le mémoire sur : Le Progrès de la Poésie française depuis la Restauration, qu'il composa à la demande du Minis- tère de l'Instruction publique (1868). C'est un résumé des tentatives poétiques faites en France depuis 1848 ; Gautier y parle éloquemment de Vigny, Lamartine, Hugo, Sainte- Beuve, Musset, de Banville, de Grammont, du Belloy, Pierre Dupont, Leconte de Lisle, Bouilhet, Soulary, Sully- Prudhomme, etc. III Il ressort de la nomenclature que nous venons de faire des ouvrages de Théophile Gautier, que la personnalité de cet écrivain est multiple. Comme critique d'art, ses feuilletons de la Presse où il couvrit des pierreries de son style tant de sujets vulgaires, eurent une véritable notoriété. Mais le pénible labeur de la « copie » qui l'astreignit sans relâche, le fit cruellement souffrir. Il est dur de se sentir des ailes, de sacrifier sa liberté en les emprisonnant. Ajoutons que le hâtif travail du feuilleton est peu propice à la composition, voire à l'inspi- ration.