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                 DE L'EMPEREUR FRÉDÉRIC II                  4O3

l'avenir, Frédéric II lui accorda des ^exemptions d'impôts,
des privilèges, lui céda comme aux seigneurs laïques des
droits régaliens, lui fit des donations diverses (13).
   Les villes avaient pris leur essor pendant la querelle entre
Grégoire VII et Henri IV, et les croisades les avaient
enrichies en les mettant en relation avec les villes italiennes
où passaient les pèlerinages et en développant ainsi leur
commerce. Leur population s'était accrue plus vite que celle
des campagnes. Comme on y jouissait de plus de sécurité
et de liberté qu'ailleurs, beaucoup de propriétaires ruraux
y cherchaient un asile; beaucoup de serfs s'y réfugiaient
également et, s'ils n'étaient pas réclamés par leurs seigneurs
dans le délai d'un an et un jour, devenaient libres (14).
   Les villes étaient souvent exposées aux vexations des
seigneurs. Tandis qu'elles s'efforçaient de faire aboutir chez
elles de nouvelles voies commerciales, les seigneurs
employaient volontiers la force pour contraindre les bour-
geois à suivre avec leurs marchandises d'anciens chemins
sur lesquels ils percevaient des péages ou exerçaient le droit
de sauf-conduit. Mais comme c'était chez elles que s'accu-
mulait la richesse, elles finissaient toujours par obtenir de
l'empereur ou des seigneurs laïques et ecclésiastiques les
concessions dont elles avaient besoin.
   Frédéric II n'eut pas à leur égard une politique uniforme
et suivie. Ne songeant qu'à ses besoins du moment, il les
traita tantôt bien, tantôt mal ; et s'il les soutint quelquefois
contre leurs évêques et seigneurs, il les leur abandonna
souvent (15).


  (13) P. 201-205-380.
  (14) P P . 298-304.
  (15) P P . 328-331.