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A LYON AU XVIIe ET AU XVIIIe SIECLE 341 A Lyon, comme à Paris, les bijoutiers étaient, au xvn e et au xvm e siècle, en même temps clincailliers. La clin- caillerie n'était pas, à cette époque, cet ensemble de produits qu'on appelle de nos jours quincaillerie. La clincaillerie représentait des ouvrages de fantaisie, de goût et de luxe. Ainsi le fameux Gersaint, qui a été un des marchands d'objets d'art et de curiosité les plus réputés au milieu du xvm e siècle, vendait « toute sorte de clincaillerie (18) ». Gersaint avait fait peindre son enseigne par Watteau, et Boucher lui avait fait le dessin de sa carte d'adresse. On lisait sur cette carte (19) : A LA PAGODE, GERSAINT, marchand jouaillicr, sur le pont Notre-Dame, vend toute sorte de clincaillerie nouvelle et de goût, bijoux, glaces, tableaux de cabinet, pagodes, vernis et porcelaines... et généralement toutes marchandises curieuses et étrangères. Des ouvrages de ce genre, aussi variés, de fabrique parisienne, faits au goût le plus mondain du jour, étaient réunis, vers 1770, sous le nom de Petit Dun- kerque. On les vendait à Paris dans un magasin ayant cette enseigne. Sur la carte la vue de l'entrée du port de Dunkerque, à moitié cachée par une draperie, sur laquelle on lit : « AU PETIT DUNKERQUE. « Quai de Conti au coin de la rue Dauphine GRANCHEZ tient (18) 11 y avait dans cette clincaillerie «les bijoux, des petits meubles, des figurines, des objets des Indes et de la Chine. (19) Cette carte a été reproduite dans le Dictionnaire de Vameublement de Henry Havard, t. IV, col. 6, fig. 3.