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ET LES BÉNÉDICTINS IO7 par amour pour les livres, par se montrer gracieux et pré- venants pour ceux qui partageaient leur goût et les aidaient à le satisfaire. Avec Clément et Melchissédec Thévenot, l'orientaliste connu, mentionnons au moins l'abbé Faure, le plus en vue de ses collègues et le plus dans l'intimité de l'archevêque. Docteur en théologie, prévôt, chanoine et grand vicaire de Reims, il possédait à fond la science ecclé- siastique; personne n'était mieux versé que lui dans l'histoire des conciles, dans les Pères et dans la tradition; son autorité n'était pas moins absolue que ses connais- sances étaient variées; quand il mourut vers la fin de l'année 1689, Dom M. Germain déclara que sa perte était incom- parable et que la Faculté n'avait pas une tête de sa force. Son nom se trouvera à maintes reprises sous la plume de nos pèlerins romains; malheureusement il ne paraît pas être rentré complètement dans leurs vues, autant qu'ils le souhaitaient, ni les avoir servis avec une sincérité incon- testable et désintéressée (14). » Entre Rome et Lyon, et entre Lyon et Paris, l'échange de nouvelles et de compliments était beaucoup plus abon- dant; la fraternité du sang et la fraternité de la profession monastique y poussaient également. M. Anisson était l'in- termédiaire désigné entre les absents et leurs amis de Saint- (14) Cf. Lettre de D. M. Germain à Magliabechi, 5 décembre 1689. Valéry : Correspondance inédite, T. II. Les lettres de M. Faure, au nombre de vingt-cinq, du 11 juin 1685 au 27 juillet 1686, se trouvent dans le 19952 du F. F. Le F. F. 19665 en contient douze autres adressées à Dom Thierry Ruinart. Nous n'avons vu que deux lettres de Thévenot, Fonds Franc. 19658 ; la première datée du 10 avril 1686. Le volume édité à Copenhague par M. Emile Gigas, en contient quatre.