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io8                LES SAVANTS LYONNAIS

Germain-des-Prés; nous avons la preuve de la manière
délicate dont il s'acquittait de cette obligation.



  LETTRE DE JEAN ANISSON A DOM THIERRY RUINART.


                                « A Lyon le 10 mai 1685.


          « Monsieur et Révérend Père,

    « Je n'ai point manqué d'envoyer au Révérend Père Dom
Mabillon et au Révérend Père Dom Germain, toutes les
lettres qui m'ont été adressées pour eux et de la part de
Votre Révérence et de leurs autres amis; j'ai eu la même
exactitude pour toutes celles que ces bons Pères m'ont
adressées d'Italie pour Paris, et puisque Votre Révérence
souhaite que par les ordinaires qui ne m'en apporteront
point de leur part pour Paris, votre ville, je l'informe des
nouvelles que j'apprends d'eux par mon frère (qui a l'hon-
neur de les accompagner), je commencerai donc à lui dire
que par le dernier courrier j'ai appris qu'ils étaient arrivés
à Milan en fort bonne santé ; ils en ont apparemment donné
avis à Mgr de Reims, car il y avait un paquet pour lui, et
c'est la seule lettre qu'ils aient encore écrite de Milan; je
m'imagine qu'elle était accompagnée du mémoire d'une
balle de livres qu'ils ont achetés à Turin. On me marque
que tous les gens de lettres sont ravis d'embrasser le bon
Père Mabillon et de connaître son collègue ; mon frère fait
ses efforts pour leur adoucir toutes les fatigues du voyage ;
ils ont des carrosses d'amis dans toutes les grandes villes ;
les gens savants sont avertis par avance de leur arrivée ; et
s'ils n'étaient point si pressés d'arriver à Rome, comme ils