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                        SOUVENIRS DE LYON                           $$

   Par suite de l'ordonnance du 17 septembre 1821, qui créa
une école secondaire de médecine à Lyon, on nomma au
concours et au choix cinq professeurs titulaires et cinq pro-
fesseurs suppléants. M. Richard de Laprade, le père du
célèbre poète, fut créé professeur de clinique interne, et,
comme j'étais alors attaché à la salle des femmes où ce
cours fut établi, je fus chargé de relever les notes et de ré-
diger les observations signalées par le professeur; travail
dont je m'efforçai de rn'acquitter du mieux possible. Satis-
fait de mon zèle, M. de Laprade me prit en affection et
m'offrit de rester avec lui à titre d'auxiliaire, avec la pers-
pective de devenir son secrétaire. Mais je préférai aller
continuer mes études à Paris... Habentsuafala...
   M. de Laprade faisait partie de l'aristocratie lyonnaise.
C'était le médecin attitré des nobles de la place Bellecour.
Destiné d'abord à l'enseignement, il avait reçu une instruc-
tion classique littéraire complète; mais, ayant commencé
ses études médicales un peu tard, il avait passé rapidement
sur les parties élémentaires et fondamentales de la science,
l'anatomie et la physiologie, ce dont on s'apercevait.
   Parmi les élèves, mes condisciples, avec qui je me liai
plus particulièrement, j'ai conservé le souvenir de deux,
savoir Malibran, déjà élève d'une année à mon arrivée. Il
fut reçu interne en 1823, à l'aide des notes et des résumés
qui m'avaient servi et dont je lui avais fait cadeau. Natif de
Saint-Rambert de TIle-Barbe, il s'y établit et il y est mort
il y a peu d'années (10). Il avait conservé le goût de la
chansonnette (souvenir du théâtre des Célestins), qu'il ne
manquait pas de débiter dans les banquets annuels des


  ' (10) Ses concitoyens, en souvenir de ses services dévoués et désin-
téressés, lui ont érigé, à l'Ile-Barbe, un buste en bronze.