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36                   SOUVENIRS DE LYON

anciens internes qu'il présidait en qualité de doyen.
   L'autre camarade, nommé Barry, était fils d'un vieux
médecin de Lyon. Il avait fait de bonnes études au collège
de cette ville; il n'était pas dépourvu de moyens, mais
manquait de goût pour le travail et d'assiduité aux leçons.
Aussi échoua-t-irdans plusieurs concours. Il avait, en retour,
autant d'entrain pour les plaisirs et les distractions qu'il
avait peu de moyens pécuniaires pour les satisfaire, ses
parents le laissant absolument sans argent, ce qui me don-
nait l'occasion de lui offrir de temps à autre quelques bou-
teilles de bière... J'ai su depuis, que, lors de l'insurrection
de 1831, il se rendit en Pologne. Très courageux, il devint
capitaine de cavalerie et se fit tuer bravement à la tête de
son escadron. Au reste, par son tempérament très passionné
et aventureux, il semblait être prédestiné à une mort vio-
lente et prématurée.


  De 1819 à 1822, beaucoup de jeunes Romanais, mes
contemporains, vinrent à Lyon chercher fortune (hélas!
sans grand succès) dans la fabrique et le commerce.


   La plupart de ces jeunes gens étaient abonnés au Grand-
Théâtre, 011 ils ne paraissaient guère que lorsqu'ils étaient
attirés par la représentation d'une pièce nouvelle ou par les
débuts d'un chanteur ou d'une chanteuse. Cependant, il y
avait un certain opéra-comique à la fin duquel ils ne man-
quaient jamais d'assister pour s'associer au chœur final. En
effet, quand on les voyait envahir en nombre le parterre,
tous les spectateurs riaient aux éclats, sachant ce qui allait
se passer. Le Commissaire de police les voyait d'un air.
paterne et l'Administration du théâtre était dans la joie en