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468                                  BIBLIOGRAPHIE

  Très versé dans les lettres grecques et latines, il fut un des ardents
défenseurs de la médecine hippocratique récemment introduite en
Occident, contre celle des Arabes qui régnait encore dans les écoles,
avec son attirail de recettes antiques et de préceptes surannés.

   L'un des premiers, selon Astruc, il s'appliqua à décrire les altérations
spécifiques du tissu osseux. Ses écrits nous le montrent comme un prati-
cien de premier ordre, et, en cette qualité, il fut appelé auprès des grands
personnages de son temps, comblé de dignités, élevé au plus haut rang
des honneurs et de la fortune. A lui plus qu'à aucun autre il est permis
d'appliquer ce passage mélancolique, qu'il faut toujours citer lorsqu'il
s'agit des grandeurs humaines :


  « Die mihi : ubi sunt modo omnes illi domini et magistri, quos bene novisti, dum adhuc
viverent, et in studiis florerent? Jam eorum prxbendas alii possident, et nescio utrum de eis
recogitent. In vitâ suâ aliquid esse videbantur et n".odo de eis tacetur. »

                                                         De Iiiu't. Christ. L I . C. m .




   L'histoire d'un tel personnage n'était donc point facile à faire. Pour
arriver à en réunir les éléments, l'auteur a su mettre à profit les
richesses de sa magnifique bibliothèque, et bon nombre de pièces origi-
nales conservées aux archives départementales de l'Isère et de la
Drôme. Les livres de Monteux lui-même ont fourni parfois de précieuses
indications. Souvent il parle de ce qu'il a fait, de ce qu'il a vu, et les
dédicaces et autres pièces liminaires de ses divers traités renferment
d'utiles renseignements.

   Né entre 1490 et 1495, Jérôme de Monteux était fils unique d'un
médecin lui-même fort distingué, Sébastien de Monteux, originaire de
Rieux en Languedoc, qui vint s'établir en Dauphiné dans les dernières
années du xv° siècle. Portait-il déjà le nom de Monteux, ou prit-il celui
de la bourgade où il vint s'établir : Beaumont-Monteux, commune du
canton de Tain, on ne peut rien affirmera ce sujet. Toujours est-il que
Sébastien se distingua dans la pratique de son art, qu'il fut conseiller
et médecin delà duchesse de Bourbon, et que vers 1507 il vint se fixer
à Saint-Antoine en Dauphiné, où pendant vingt-cinq ans il demeura
attaché en qualité de médecin aux couvent des Frères Antonins, qui