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8o           HISTOIRE DE LA STATUE D'AMPERE

   M. Cheuvreux, légataire universel de Jean-Jacques
Ampère, avait appris, par M. Sauzet, les démarches faites
par l'Académie auprès de l'Administration de la ville de
Lyon, pour obtenir qu'une statue fût élevée au père de son
ami.
   Ce témoignage de vénération pour cette grande mémoire
toucha vivement M. Cheuvreux, et ce motif ne fût point
étranger à la détermination qu'il prit de créer dans la patrie
d'Ampère une œuvre à laquelle son nom fût à jamais lié,
en fondant, avec le modeste patrimoine dont il avait hérité
de Jean-Jacques Ampère, le prix Ampère-Cheuvreux, en
faveur d'un jeune homme sans fortune, né à Lyon ou dans
le département du Rhône.
   Ce fut dans la séance du 12 juin 1866, que M. Sauzet
communiqua à l'Académie la lettre par laquelle M. Cheu-
vreux lui faisait connaître son intention. Après avoir
rappelé d'abord ce que l'Académie avait voulu faire pour
honorer la mémoire d'Ampère, l'orateur ajoutait :
   « Il semble qu'au moment où notre Compagnie s'occupe
de cette grande mémoire, ce soit cette mémoire elle-même
qui vienne doter la ville d'un bienfait. »
   Puis après avoir exposé, à grands traits, les bases de la
nouvelle fondation, M. Sauzet demanda que pour les
détails d'exécution seulement, l'examen de la lettre du
généreux donateur fût renvoyé à la Commission de la
statue. S'il insistait, dit-il, pour que cette Commission fût
conservée, c'est parce qu'elle pouvait être appelée à
reprendre sa première tâche, dans un jour prochain. Car il
y avait lieu d'espérer que M. le Sénateur, chef de l'admi-
nistration, qui avait regretté de ne pouvoir donner jusqu'ici
un concours plus efficace au projet qui lui était soumis,
trouverait dans l'acte de munificence, accompli au nom de