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470 BIBLIOGRAPHIE Tournon, à l'effet de guérir la stérilité dont elle était atteinte. Le résultat fut des plus heureux. Elle eut depuis cinq enfants, et ne fut peut-être point étrangère, ainsi que le cardinal, à la fortune de Monteux, qui trouvera bientôt en Catherine de Médicis, suivant l'ex- pression pittoresque de M. de Terrebasse « une cliente bien disposée à réparer des débuts un peu lents dans l'auguste carrière de la maternité. » Vers les derniers mois de l'année 1543, Monteux fut en effet appelé pour donner ses soins à la Dauphine, alors enceinte de son premier enfant, qui fut le roi François II. A cette époque de troubles intérieurs et de guerres étrangères, les médecins et conseillers du roi devaient suivre la Cour dans ses voyages, et ce n'était certes pas pour eux une sinécure. Il suffit de lire dans Monteux lui-même le récit des maux qu'eut a endurer l'enfant royal dans ces pérégrinations continuelles pour se faire une idée des labeurs qu'imposait une telle charge. En 1569, dit la reine Marguerite dans ses Mémoires, le pourpre, maladie qui régnait alors, avait emporté du même coup les deux premiers médecins du roi et de la reine, Jean Chappelain, natif de Lyon, et Castellan, « comme se voulant prendre aux bergers pour avoir meilleur marché du troupeau. » Phrase naïve, mais qui montre bien les dangers qu'on courait alors en même temps que la confiance qu'on avait en eux (1). Monteux demeura encore quelques années auprès du couple royal, et à ce sujet, il nous donne les détails les plus curieux sur la façon dont on élevait les enfants de France. En adepte éclairé de l'hygiène hippocratique, il réussit à faire abandonner les procédés grossiers d'ali- mentation qui leur étaient imposés à l'époque du sevrage et pendant la seconde année. Sans doute, cette race des Valois d'Angoulême, dégénérée et en quelque sorte condamnée d'avance, lui fut ainsi rede- vable de quelques années de sursis (2). i^i) Il est assez difficile de préciser la maladie comprise sous cette dénomination un peu vague Etait-ce la scarlatine, le scorbut ou la rougeole? Kous croyons plutôt qu'il s'agit du n p h u s exauthématique ou typhus des camps, caractérisé par des taches hémoirhagiques sur la peau. (2} Voir sur ce point dans le livre i o n intéressant de M. le docteur Corlieu, intitulé: La Mort des rois de Fiante, Paris, 1S73, le compte rendu des autopsies des principaux membres Je cette famille.