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i68                 HISTOIRE DU COUVENT

faveur même de cet autre grand fait historique, qu'a vu
s'accomplir le moyen âge, l'affranchissement des com-
munes. Toutefois, devant à cette cause politique leur prin-
cipal développement, elles lui empruntèrent un caractère
nouveau, devant lequel s'effacèrent les premières marques
de leur formation. La vie municipale, née de la lutte de la
féodalité et du tiers état, ne fut pas du premier coup recon-
nue comme une conquête définitive de l'esprit de liberté ;
tous les pouvoirs suzerains, qui s'étaient vu imposer un jour
par la force ou par toute autre nécessité l'émancipation de
leurs vassaux, cherchaient à reprendre leur autorité perdue;
l'esprit d'association apparut comme le meilleur moyen de
résistance à ces efforts et la classification la plus naturelle,
celle qui se trouvait toute faite, puisqu'elle résultait de la
seule distinction des métiers et professions, devint la base
des associations nouvelles.
   L'œuvre de l'affranchissement une fois consommée,
quand il n'y eut plus à craindre que la servitude féodale ne
vînt faire peser sur la commune sa main de fer, l'esprit
d'association mentant à son origine devint à son tour un
instrument de tyrannie. Il oublia l'intérêt général au nom
duquel il avait triomphé et ne vit plus, dans les institutions
qu'il avait créées, qu'une source de jouissances et de profits
bons à maintenir et à augmenter par l'injustice et le privi-
lège. Aussi, tandis que quelques associations purement reli-
gieuses s'organisaient, des corporations industrielles ne
trouvant pas, dans les seules relations matérielles de la vie,
assez d'occasions de rapprochement et d'entente entre ses
membres, se transformèrent-elles en associations pieuses
sous le nom de confréries. Les évêques, dont l'approbation
était nécessaire pour leur donner le caractère d'êtres mo-
raux capables d'acquérir et de posséder, ne refusaient