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DANS LE LYONNAIS 131
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Dans une lettre du 28 mars 1689, M de Sévigné se
plaint de la douane de Lyon qui était une entrave pour les
envois qu'elle avait à faire à sa fille : « Tout le monde, dit-
« elle, se plaint si fort de la douane de Lyon, qu'on ne
« veut plus de cette voie. Mmc de Bagnols en fait grand
« bruit et le désordre pourra y apporter un ordre. » La
douane de Lyon, établissement unique dans le royaume,
faisait partie des privilèges extraordinaires destinés à favo-
riser le commerce et les foires de cette ville et confirmés
par de nombreux édits royaux. La douane prélevait à l'en-
trée de la ville, sur certaines marchandises, surtout sur les
draps d'or, d'argent et de soie des droits dits d'imposition
foraine, domaine forain et haut passage.
Dans une lettre du ir septembre 1678, Mme de Sévigné
a déjà donné des détails intéressants sur la douane de
Lyon.
Il s'agissait alors d'un envoi de ballots contenant la cor-
beille de mariage de la fiancée de M. de la Garde, parent
et proche voisin des Grignan. Parmi les objets envoyés, il y
avait entre autres une fameuse perruque, une merveille qui
excite la verve de la marquise. Celle-ci annonce à sa fille
l'expédition : « Je passai mercredi chez la d'Escars : je
« mourais d'envie de voir la perruque, mais elle était
« emballée. Elle m'assura que c'était la plus belle chose
« du monde, la plus vive, la plus décevante, la plus natu-
« relie, la plus parlante, la plus jeune, la plus ondoyante,
« la plus blonde, la plus surprenante, et que pourvu que
« Montgobert (la femme de chambre de Mme de Grignan)
De Charpin-Feugerolles et Morel de Voleine. Recueil de documents
bour servir à l'histoire de Vancien gouvernement de Lyon.