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130        LES VOYAGES DE MADAME DE SÈVIGNÉ

   Dans l'aveu et dénombrement de la vicomte d'Oingt,
Sainte-Paule, Moiré et Theizé, donné le Ier octobre 1779,
par J.-B. de Nervo, le château de Theizé, se trouve ainsi
désigné : « Le château de Theizé, flanqué de deux grosses
tours rondes avec ses dépendances, qui consistent en une
grande cour sur le devant et une sur le derrière, avec par-
terre, vieux cuvier et grenier, pièce d'eau lavoir, un petit
jardin, pigeonnier, terrasse, une grande cave et fenière,
maison de vigneron, cour, loge, son grand jardin-verger,
contenant environ 26 bicherées, joignant le chemin ten-
dant de Theizé à Villefranche, d'orient. »
   Mais le château ainsi décrit et qui subsiste encore, n'est
pas celui dont il est question dans les lettres de Mmc de
Sévigné. Il ne fut construit que vers 1720, par Charles-
François de Rochebonne, archevêque de Lyon. Aupara-
vant, les Rochebonne avaient leur résidence au château de
Sarroux, sur le territoire de Theizé, ainsi qu'en témoignent
plusieurs documents possédés par M. Auguste Bedin,
l'obligeance de qui nous devons tous ces détails sur les
Rochebonne et leurs seigneuries d'Oingt et de Theizé.
   Il est plusieurs fois question dans le dénombrement
donné en 1779 par J.-B. de Nervo, du château du Sarroux,
qui existait encore à cette époque et dont il ne reste
presque rien aujourd'hui. C'est sans doute au château du
Sarroux, situé plus bas que le village et le château actuel
de Theizé, que résidait la marquise de Rochebonne, belle-
sœur de Mme de Grignan ; c'est là que la fille de Mme de
Sévigné a séjourné en 1677 e t *688 ; c'est de là qu'elle a
écrit plusieurs lettres à sa mère (8).

  (8) Archives de M. A. Bedin. — Sur la famille de Châteauneuf-
Rochebonne. Voy. Mercure Galant, avril 1703, mars 1710. —