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                           LE PÈRE GRASSET                     49

Cicérons romains, auditeurs, furent contraints d'avouer
que c'estoit l'esprit le plus net et accompli que se pût ren-
contrer. »
   Le lendemain, l'Empereur fit son entrée solennelle. La
députation des sénateurs et consuls romains qui le reçut
était conduite par Nicolas de Monténégro, chancelier de
la République romaine, et par Belle. L'Empereur prêta le
serment d'usage et l'acte fut remis à Belle pour être déposé
aux archives.
   Le second personnage est un abbé militaire, appelé Jean
Verimni, gentilhomme d'Annonay, dont la vie paraît avoir
été assez mouvementée. Il était bénédictin de Cluny et
devint successivement abbé de Saint-André-de-Villeneuve-
d'Avignon, abbé de Saint-Pierre hors les portes de Vienne,
et enfin, abbé de Notre-Dame-d'Ardemar dans le diocèse
de Troyes. Comme il n'aspirait qu'à mourir pour la foi de
Jésus-Christ en combattant les infidèles, il prit parti en
 1437 pour le prince Louis de Bourbon, qui peu après con-
duisit une armée au prince Albert d'Autriche en guerre
avec les Turcs. Plus tard, il s'attacha à l'empereur Fré-
déric III et le suivit dans toutes ses guerres contre les Turcs
jusqu'en 1478, où il fut tué à la bataille d'Andrinople. Jean
Verimni avait donné, en 1431, au monastère de Colombier
300 écus d'or destinés à la « fondation d'un religieux pour
le Salve Regina et la lampe ardente du Saint-Sacrement. »
   Quoique officier ordinaire de la maison de Frédéric et
l'un de ses conseillers d'État, Verimni venait, paraît-il,
assez souvent en Vivarais et, pendant son séjour, ne man-
quait jamais d'aller voir les seigneurs de Coulaux, ses
proches parents ; « il n'oublioit aussi de visiter les PP. Céles-
tins du Colombier et aussi ceux de Lyon, leur faisant de
belles aumosnes. »
    K° 1 — Janvier 1829.                                 4