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48                    LE PÈRE GRASSET

gua pour le clergé en présence de tous les prélats et invec-
tiva contre les vices, négligences et ignorances des prélats
et gens d'église, leur opposant la diligence, probité de
mœurs, érudition et suffisance des ministres calvinistes et
conclut à un concile général. » On a beaucoup reproché à
l'évêque de Valence d'avoir poussé la Cour à consentir aux
conférences de Poissy. Notre chroniqueur Célestin constate
son désir de conciliation.
   A côté des grandes figures des deux cardinaux anno-
néens, le manuscrit du P. Grasset fait apparaître deux de
leurs concitoyens dont le nom même s'était perdu et dont
la physionomie mérite tout au moins une courte mention.
   Le premier est François Belle, fils de Pierre-Etienne, de
Toisieux près d'Annonay, « gentilhomme servant du sei-
gneur cardinal et gendarme du roi de France, personnage
grandement éloquent, docte et versé en toutes langues, »
qui joua un rôle important dans la mission de 1355.
   Belle avait été envoyé par le cardinal auprès de l'empereur
pour se concerter avec lui au sujet du couronnement :
l'Empereur le nommaconseiller de l'empire et gentilhomme
ordinaire de la chambre impériale. A son retour auprès du
cardinal-légat qu'il rejoignit en Italie, celui-ci le nomma
procureur fiscal de l'empire dans toute l'Italie. Belle partit
de Pise le 22 mars pour Rome, comme envoyé de l'empire
avec une escorte convenable, afin de disposer le Sénat et
les ministres romains à la réception de Leurs Majestés
Impériales et à leur couronnement pour le jour de Pâques.
Quand Charles IV arriva à Rome le 4 avril, c'est Belle qui,
à la tête d'une députation des corps constitués de Rome,
fut chargé de porter la parole, et sa harangue, au témoignage
de notre chroniqueur, révéla tant d'esprit et un si solide
jugement « que tous ces Catons, ces Démosthènes, ces