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44                    LE PÈRE GRASSET

 péchés, on y venait a par curiosité de voir nostre monas-
 tère seulement et parcourir tous les lieux réguliers d'iceluy,
 sans distinction de sexe, avec beaucoup de dépense. Pour
 oster un tel abus et nous rédimer de cette incommodité,
 laquelle minoit entièrement notre discipline régulière, avons
 esté contraints de faire publier dans toutes les églises paro-
 chiales de nostre voisinage en 1630, que ses pardons et
 indulgences estoient expirés. En conséquence de quoy, la
 plus grande partie de tels abus ont esté supprimés, et à
 présent la première ferveur de dévotion, sans entrer dans
 nos lieux réguliers, commence de revivre, à la gloire de
Dieu et au salut des âmes dévotes !... »
    En 1644, survient un incident auquel notre chroniqueur
 est mêlé personnellement. « Nostre maison eut une forte
 dispute avec le sieur Melchior Mitte de Saint-Chamond, à
 raison de la plainte par luy faicte contre le V. P. Grasset
 qui, l'année précédente, avoit fait mettre les armes de notre
 fondateur, le seigneur Pierre de Colombier, cardinal, en la
 voûte du sanctuaire et au-dessus du grand autel, disant que
 ses prédécesseurs ayant fait bastir ledit sanctuaire, autres
 armes que celles de sa maison ou de ses alliés ne dévoient
 estre mises, ayant escrit à ce sujet au P. Provincial. Auquel
 (à Saint-Chamond) fut faicte réponse, si bien des prédéces-
 seurs avoient laissé leur marque de piété et charité dans le
 sanctuaire de nostre église à l'exemple d'autres grands sei-
 gneurs, que neantmoins nec solum nec jus dominii eis datum
fuerat; qu'en témoignage de ce, les ossements dudit sei-
 gneur fondateur estoient inhumés au devant du grand autel ;
 que les armes des bienfaiteurs ne précédoient jamais celles
 des fondateurs; que précédemment en la mesme place
 estoient les armes du seigneur fondateur, lesquelles avoient
 esté ostées pour n'estre pas assez embellies ; qu'ainsi l'avions