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LE PERE GRASSET 39 et nous ne doutons pas qu'il ne soit reproduit un jour dans un recueil de documents historiques. En ce qui concerne l'histoire du Vivarais, c'est par le P. Grasset que nous avons su d'abord les faits et gestes du sire d'Annonay, le fameux Aymar de Roussillon, ses rela- tions avec les Anglais et le roi de Navarre, sa rébellion contre le roi de France et enfin, les lettres de rémission qui lui furent accordées le 12 mars 1363, à la prière de son gendre, le comte de Thoire-Villars, en considération des services rendus par les Villars à la cause royale. Nous avons eu, depuis, par le précieux travail de M. Huillard-Bré- holles (6), le sommaire ou le texte de la plupart des docu- ments où ces faits sont relatés, lesquels, en somme, n'ont fait que confirmer la version de notre chroniqueur. Quant à la surprise du monastère de Colombier par les agents d'Aymar, c'est le P. Grasset qui nous a conservé les détails de cet événement, ainsi que de bon nombre d'autres, plus ou moins importants, mais qui ne sont pas sans intérêt pour l'histoire de la région. Le tableau des angoisses du prieur Guildon, en 1540, n'est-il pas, par exemple, un témoignage vivant des pro- grès que l'hérésie avait faits dans la région d'Annonay vingt ans avant d'y éclater en guerre civile ? Voici ce que le prieur de Colombier écrivait alors au P. Provincial : « Ma sollicitude quotidienne dans les travaux et les soucis est pour les élus de Dieu contre les fils du diable, contre les ennemis de la foi et les réprouvés de Dieu, qui, par de subtils arguments, s'efforcent nuit et jour de pervertir notre troupeau et le poussent à la désobéissance avec une audace et (6) Inventaire des litres de la maison ducale de Bourbon. Paris, 1869. t