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40                    LE PÈRE GRASSET

une témérité inouïes. Des pièges me sont partout tendus,
mais j'espère dans celui qui m'a envoyé. Aidez-moi et je
serai toujours ferme et constant. »
    Si l'on ne savait pas déjà que le relâchement et l'indisci-
pline s'étaient glissés dans les ordres religieux, et que ceux-
ci fournirent un large contingent aux idées nouvelles, on
pourrait l'entrevoir dans les extraits suivants du P . Grasset.
    En 1555, le P. Castellin, élu provincial, « voyant nostre
province perdre entièrement son lustre de discipline régu-
lière et les vices avoir la porte ouverte en quelques monas-
tères par l'inobédience et la manducation de la chair,
déclama en son oraison capitulaire contre tels vices... »
    Cela s'applique à la France entière, mais voici qui con-
cerne spécialement le Haut-Vivarais :
    Privet, nommé prieur de Colombier pour la deuxième
fois, « à raison des hérétiques d'Annonay et autres lieux
 circonvoisins, eut beaucoup de peine de contenir quelques
 jeunes religieux dans l'observance régulière, mais le bon
 exemple des anciens Pères et la continuation du service
 divin tant de nuit que de jour leur mettoit de si puissans
 repentifs dans l'âme qu'ils furent contraints de faire leurs
 devoirs. »
    Deux ans après (1557), une cérémonie funèbre réunis-
 sait au monastère de Colombier la plupart des membres de
 la famille de Saint-Chamond. Parmi eux se trouvaient l'aîné
  de la famille, Christophe de Saint-Chamond, et son frère
  cadet, Jean de Saint-Romain, archevêque d'Aix. Qui
  eût pu se douter alors du rôle que devaient jouer avant peu
  d'années les deux frères: le premier, en saccageant trois
  fois la ville d'Annonay, à la tête des catholiques foréziens,
  pour la punir de son agression contre la ville de Saint-
  Étienne, et le second, devenu général hérétique, après avoir