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DANS LE LYONNAIS 23 du Rhin, qui brisa d'un coup la résistance de l'ennemi et livra la Hollande tout entière à l'invasion. Elle raconte la mort du jeune comte de Saint-Paul, victime de sa folle témérité, le désespoir de sa mère, la duchesse de Longue- ville, Mais en même temps elle n'oublie pas ce qui lui tient surtout au cœur, son projet de voyage qu'elle est impatiente de réaliser. Elle annonce qu'elle vient d'acheter un carrosse de campagne, qu'elle a levé pour bien de l'argent des étoffes chez Gautier, le marchand à la mode, pour se faire belle en Provence. Enfin le mercredi 13 juillet 1672, elle se met en route se dirigeant sur Lyon. La marquise est trop grande dame pour voyager en voi- ture publique. Elle écrit un jour à sa fille qu'elle a vu passer la diligence : « On ne peut point languir dans une telle « voiture. Il vient un cahot qui vous culbute et l'on ne « sait pas où Ton en est. » Parfois son train d'équipage était considérable. Allant en Bretagne, elle raconte qu'elle voyage « à deux calèches, sept chevaux de carrosse, un « cheval de bât qui porte le lit, et trois ou quatre hommes « à cheval. Je serai dans ma calèche tirée de mes deux « bons chevaux ; l'autre aura quatre chevaux avec un pos- « tillon. » Sa voiture est solide : « Mes arcs sont forgés « de la propre main de Vulcain ; à moins de venir de la « fournaise ils n'auraient pas résisté à un troisième voyage « en Bretagne. » Pour aller en Provence elle n'a qu'un carrosse attelé de six chevaux, avec cinq voyageurs : la marquise, l'abbé de Coulanges, son oncle, l'abbé de la Mousse et deux femmes de chambre. L'étape en voiture est de dix à onze lieues par jour. On s'arrête le soir pour cou- cher dans des auberges peu confortables, où l'on risque de rencontrer des hôtes incommodes. Les compagnons de