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DANS LE LYONNAIS 15 l'édition définitive des grands écrivains de France, ne sont pas sans erreur pour les passages qui intéressent notre région. Enfin, les deux volumes de lettres publiés par M. Capmas, à la suite de l'édition Régnier et après la découverte en 1873, ^ Dijon, d'un nouveau manuscrit, ont apporté quelques détails inédits sur les voyages à Lyon en 1690 et 1694, mais contiennent aussi à leur propos des notes erronées. Il peut donc paraître de quelque intérêt de réunir les renseignements relatifs à l'histoire de Lyon disséminés soit dans la correspondance elle-même, soit dans les travaux d'érudition qu'elle a inspirés, de les compléter, de les rec- tifier au besoin. Toutefois, il ne faudrait pas chercher dans les lettres de Mme de Sévigné, pour éclairer l'histoire d'un pays, ce que l'on trouve dans les récits des voyageurs de profession, qui voyagent pour s'instruire, qui regardent, visitent et racontent ce qu'ils ont vu. Mme de Sévigné voyageait, comme les grands personnages de son temps, uniquement pour arriver. Va-t-elle à GrignanPSa préoc- cupation est de toucher au but et d'embrasser bientôt celle qui fut l'objet de son unique passion. Retourne-t-elle à Paris? Elle regarde derrière elle, elle écrit pour exhaler ses regrets et gémir sur la séparation. En route, à peine se laisse-t-elle distraire par ce qu'elle entrevoit du fond de son carrosse. Dans les villes où elle est l'objet de l'attention et des égards de tout ce qu'il y a de haut placé, un mot sur chacun, une phrase pour résumer l'emploi de la journée et c'est tout. Mais c'est assez pour nous intéresser. Sa manière de rapporter les choses est précieuse à qui aime à les saisir sur le vif. Tout chez elle est naturel. Son jugement libre inspire confiance. Elle ignore l'art familier à ceux qui écrivent pour le public de déguiser les faits, d'accommoder