Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
372                 MARSOLLIER DES VIVKT1ÈRES.

jour le château de Fernej-Voltaire... C'est fort joli et
 avec une très-grande fortune, il trouve aussi de la beauté,
 des talents, des vertus
    « Césarine (1) aurait offert ces derniers avantages,
mais point de dot ! C'est une ombre terrible au tableau et
 qui obscurcit tout; d'ailleurs, Edouard n'a pas vingt ans.
C'est un mari trop jeune et Césarine est trop raisonnable
pour ne pas sentir qu'il faut dans le mariage un ami qui
nous guide, et non un enfant qui ait besoin d'être guidé.
Au reste, mon neveu mérite son bonheur ; il est très-ai-
mable et a de bien excellentes qualités. Il n'a rien que ce
que sa mère voudra bien lui donner, et ce sera peu !
1,800 francs d'appointement tout au plus, ou même 1,500,
à présent qu'il est capitaine. Vous voyez qu'il lui faut une
femme riche ; il la trouve, et bonne encore! par-dessus
le marché.
   « Je me retire à la campagne, j'abandonne Paris, ses
plaisirs, ses spectacles, ses vices, je me fais... misan-
thrope, — ne pouvant être autre chose. — Je ne me marie
pourtant pas, mais je vais 'philosopher, moraliser; — j e
renonce aux opéras, aux comédies, et surtout aux comé-
diens. Dalayrac est bien dégoûté aussi, mais il tient da-
vantage au tripot; il n'aime que cela et il a besoin d'ar-
gent.
   Malgré ses dégoûts et sa belle résolution de se faire
misanthrope, Marsollier n'avait probablement pas résisté
au plaisir d'écrire, et aussi au charme que l'on trouve

   (1) D'une beauté remarquable, W" Césarine appartenait à une fa-
mille de Lyon, très-disiinguée par son esprit et son savoir. Plusieurs
personnes alliées à celle famille existent encore ; nous tairons son
nom. Disons seulement que le portrait de M"e Césarine. donné par sa
mère à ses amis, so trouve encore dans quelques salons de la ville, où
il est conservé avec soin.