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234 PONCIN. et qu'il traduisit ainsi : « Ce tombeau a été érigé par L. Domitius Pontianus. Le lieu de la sépulture avait été ac- cordé par un décret des Décuriotis : Domitius avait fait tous les frais de ce monument. Locus datus décréta Decurionum, suâ pccaniâ posuit. » Cette inscription , gravée à l'une des faces d'une auge en pierre ayant autrefois servi de tombeau, dénote la présence de Pontien dans la Valbonne, peut-elle servir d'indication pour l'étymologie de Poncin? cela ne paraît guère admissible. Je crois au contraire que le nom actuel de notre ville est précisément son ancienne dénomination celtique, traduite par Pontianum dans la vie de saint Oyen, écrite en 550. Les Romains ont, assurément, t'ait disparaître, en Bugey, les noms de quelques villes, mais pour la plupart ils les ont seulement latinisés. Combien, en effet, de ces prétendus noms romains désignent si naturellement, en celtique, la si- tuation des lieux auxquels ils sont affectés, qu'il est impos- sible de ne pas les reconnaître pour gaulois malgré leur ter- minaison latine. « En examinant avec soin, dit M. de Lateyssonnière, la < liste alphabétique des communes du département, on y * reconnaît un certain nombre de noms évidemment r o - « mains, d'autres qui ont une terminaison latine altérée, « mais dont les premières syllabes ne paraissent pas appar- « tenir à cette langue. Il est possible que plusieurs de ces « noms soient d'origine celtique, et que les Romains se « soient contentés d'en modifier la dernière syllabe. » Â cette seconde catégorie, M. de Lateyssonnière rattache Poncin; mais, appuyé sur la légende, il admet que Pontia- num fut le nom de ce village pendant l'époque romaine, tan- dis que cette dénomination n'a dû exister que dans le Cartu- laire de Saint-Claude. On ne la retrouve nulle part ailleurs; saint Oyen, trop ému peut-être, aura mal entendu, Ã