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370 F.-Z. COLLOMBET. tobre, puis il se confessa et reçut le saint viatique avec une piété dont se souviendront longtemps les témoins de cette tou- chante cérémonie. Dès ce moment, dans les intervalles que lui permettait le délire, il ne s'occupa plus que de son à me, et ne paraissait sensible qu'aux seuls témoignages des nombreux amis qui entouraient son lit de douleur. Oh ! que de fois il porta à ses lèvres une petite croix d'argent à demi effacée, héritage de son bon oncle, et qui lui était rendue plus chère encore par l'em- preinte d'un souffle récemment exhalé ! Le 16, les médecins déclarèrent que leurs efforts étaient impuissants à lutter contre le mal, et, le 18, à une heure et demie de l'après-midi, il s'en- dormit dans le Seigneur. Il écrivait quelques jours avant, dans sa Notice sur Ozanam, son dernier ouvrage, les lignes suivantes : « Heureux ceux qui meurent ainsi, jeunes et pleures, ayant en peu d'années noble- ment rempli une belle tâche ! » Eh bien ! Collombet a eu aussi ce bonheur, si c'en est un ; il est mort jeune, à quarante-cinq ans; de sincères et abondantes larmes ont mouillé son tombeau, et Dieu sait quelle tâche il a remplie ! mais nous aimerions mieux, nous, qu'il vécût encore, pour achever ce qu'il avait commencé, honorer la science par la vertu, et servir la cause de la religion qui trouvera rarement un défenseur aussi actif, aussi dévoué que lui. L'ABBÉ CHRISTOPHE.