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           DÉCOUVERTE D'UNE VILLE GALLO-ROMAINE.                15;')

maine a de plus que la route française, différence qui s'explique
par les chaussées modernes. Enfin, de Belleville à Mâcon, même
distance encore. Nous arrivons aussi au centre même de cette ville
avec une différence de 157 mètres seulement. L'Itinéraire avait
divisé la route de Lugdunum à Matisco en trois sections par-
faitement égales. Je trouve, comme vous, Monsieur, que cette
égalité si parfaite présente quelque chose d'extraordinaire ; mais
ce qui me semble bien plus étonnant, c'est qu'en plaçant Lunna
à Belleville, chacune de ces trois sections, prise isolément, donne
des résultats d'une exactitude aussi remarquable, je dirai
presque mathématique. J'ai indiqué la cause des légères diffé-
rences qu'on observe, différences tellement naturelles que, si
elles n'existaient pas, j'aurais lieu de me défier de la justesse de
mes calculs. Je ne sais si je me trompe, mais c'est, selon
moi, un argument bien fort que cette concordance parfaite sur
trois points différents.
   Il est une autre circonstance qui vient encore ajouter à nos
éléments de conviction. C'est au point même, occupé aujourd'hui
par Belleville, que venait s'embrancher une autre voie romaine
qui subsiste encore, et qui est connue dans le pays sous le nom
de Chemin ferré ou de Chemin des Romains. C'était une de ces
voies secondaires que les Itinéraires désignent sous le nom de
Compendium (route abrégée). Celle-ci se rendait à Autun en
passant par Cluny, ce qui était beaucoup plus court que la
route par Mâcon et Chalon. N'est-il pas naturel de penser que le
point de jonction de ces deux voies romaines ne devait et ne
pouvait se rencontrer que dans une station ?
   Mais revenons à ces restes de constructions auxquelles j'ai
donné jusqu'ici le nom de ville, bien que nous n'en connnais-
sions encore qu'une partie. 3'ignore ce que nous révéleront des
fouilles subséquentes. Si l'on s'en tient à ce qui jusqu'à présent
a été mis à découvert, on est forcé de reconnaître que, sauf quel-
ques portions de murs et de parquets revêtus de stuc, observés
par vous, presqu'aucune de ces constructions ne donne l'idée
d'une ville gallo-romaine d'une certaine importance. Au lieu de
\'opus reticulatum (ouvrage à réseau) qu'on retrouve assez sou-