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                               LAVOURS.


     En descendant le Rhône, non loin de l'embouchure du ca-
 nal qui verse les eaux du Bourget dans le fleuve, est le Mo-
 lard de Lavours, sur la rive opposée (1). On dit qu'autrefois
ce Molard, et des traces le confirment, était environné par
 les eaux dufleuvequi, sur ce point, change fréquemment de
 lit et forme, dans son cours inconstant, un archipel connu
sous le nom tfîles de Lavours. Sur ce Molard formé d'un
massif de roches, couvert de broussailles et de buissons, est une
construction romaine que j'ai décrite au chapitre des Sarrasins.
Ses pans de murailles semblent braver les siècles avec leur
ciment indestructible. Était-ce une construction servant de
signal et de fortification pour défendre l'Allobrogie et surveil-
ler le cours du Rhône, avant la conquête de la Gaule? Il est
assez difficile d'indiquer la destination de celte petite cons-
truction isolée, car on n'a remarqué sur le monticule aucune
autre trace de construction, à part le puits taillé dans le roc,
dont on admire la dimension et la profondeur présumée.
Dans la période des Bourguignons, il sera question de la
construction romaine ; car, à deux reprises, elle a servi de
refuge, dans des circonstances bien différentes qui intéressent
l'histoire du Bugey.
    Des pierres épigraphiques dans les murs du château de
Lavours, au pied du Molard, indiquent sur l'emplacement
du village un établissement romain. Mais, parmi ces
antiquités, il en est une aussi curieuse par elle-même que
par un étrange événement qui la rattache à l'histoire du

  (i) Dlolaril est dérivé de moles.