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144 LAVOURS. LAVOURS. En descendant le Rhône, non loin de l'embouchure du ca- nal qui verse les eaux du Bourget dans le fleuve, est le Mo- lard de Lavours, sur la rive opposée (1). On dit qu'autrefois ce Molard, et des traces le confirment, était environné par les eaux dufleuvequi, sur ce point, change fréquemment de lit et forme, dans son cours inconstant, un archipel connu sous le nom tfîles de Lavours. Sur ce Molard formé d'un massif de roches, couvert de broussailles et de buissons, est une construction romaine que j'ai décrite au chapitre des Sarrasins. Ses pans de murailles semblent braver les siècles avec leur ciment indestructible. Était-ce une construction servant de signal et de fortification pour défendre l'Allobrogie et surveil- ler le cours du Rhône, avant la conquête de la Gaule? Il est assez difficile d'indiquer la destination de celte petite cons- truction isolée, car on n'a remarqué sur le monticule aucune autre trace de construction, à part le puits taillé dans le roc, dont on admire la dimension et la profondeur présumée. Dans la période des Bourguignons, il sera question de la construction romaine ; car, à deux reprises, elle a servi de refuge, dans des circonstances bien différentes qui intéressent l'histoire du Bugey. Des pierres épigraphiques dans les murs du château de Lavours, au pied du Molard, indiquent sur l'emplacement du village un établissement romain. Mais, parmi ces antiquités, il en est une aussi curieuse par elle-même que par un étrange événement qui la rattache à l'histoire du (i) Dlolaril est dérivé de moles.