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142                       ANGLEFORT.

   Les dimensions de cet autel, ses belles lettres onciales, son
caractère mythologique le classent parmi les plus remarqua-
bles monuments de ce genre, dans le Bugey. Il désigne le
culte d'une divinité topique ou gauloise alliée au culte d'une
divinité romaine. Cette inscription me semble devoir être ainsi
Iraduite : Au dieu Vence ; à Pollux. M. de Moyria croit au
contraire que c'est une consécration à Pollux de Vence. La si-
gnification du nom latin Vincio, ainsi que les données mytho-
logiques, ne souffrent pas cette interprétation. Le dieu Vence
était au surplus adoré dans d'autres localités, et l'on peut
supposer avec quelque raison qu'il a laissé son nom au village
de Venciat, près de Miribel, dans la Dombes.



                        ANGLEFORT.


    Sur la rive droite du Rhône inférieur à Seyssel, on ren-
contre, au pied du Colombier, Anglefort, resserré entre la
montagne et le fleuve. C'était évidemment jadis un point
fortifié, comme l'indiquent son nom et surtout sa situation dans
un étroit passage. On ne peut comprendre la ligne défensive
de Jules César sur les Usses, jusqu'à Seyssel, sans une fortifica-
tion à Anglefort pour défendre ce défilé et arrêter de ce côté
l'invasion des Helvètes. Angleforl, in angustiis oppidum, a dû
en effet contraindre la horde des émigrants qui avaient fran-
chi le pas de l'Ecluse, de s'écouler par les vallées de Nantua
et de Saint-Rambert. Sous les Empereurs, lorsque de pareil-
les invasions ne furent plus à redouter, Anglefort devint un
vicus, où nous trouvons principalement établie une famille
Matussia dont plusieurs monuments ont conservé la mémoire
en ce lieu.
    L'ancien prieuré d'Anglefort avait élè construit, en grande