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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                           93

auteur. Ainsi, Aymar nous dit en débutant, qu'il exposera d'a-
bord la topographie de son temps « à l'exemple du souverain
« auteur de toutes choses , qui, dans l'œuvre de la créature ,
« a d'abord fait la terre et la nature avant d'en former les habi-
« tants. » Il nous explique ensuite quel motif l'a porté à écrire
l'histoire de son pays. Les Allobroges ont fait de grandes et belles
actions ; il craint qu'elles ne soient passées sous silence et qu'après
eux le souvenir n'en soit perdu. Il veut aussi glorifier Dieu (1),
et son désir est « de présenter à la postérité des modèles à suivre
« et des écueils à éviter (2). » Ensuite il trace les limites naturelles
de la Gaule, puis ses divisions sous César et sous Auguste. Puis,
enfin, il montre la position des Allobroges dans la Gaule elle-
même. C'est ainsi qu'il entre en matière, et nous aurions désiré
voir cela dans la traduction.
   On nous permettra de citer encore un exemple. Comme magis-
rat versé dans la jurisprudence, accoutumé à considérer le droit
de rendre la justice comme la plus haute fonction qu'un mortel
puisse exercer parmi ses semblables , pouvait-il voir sans peine
que la noblesse française crût de telles fonctions indignes d'elle ?
Il fait donc ses efforts pour lutter contre ce préjugé. Aussi, lors-
qu'il explique la création du parlement du Dauphine dont il était
membre , il profite de l'occasion pour développer sa pensée :
« Des nobles, dit-il, en faisant allusion à son père et à sa propre
« situation , ont possédé cette dignité sans croire déroger, sur-
« tout le titre de bailli du Roi, qui est la plus haute judicature
* de la province : Est-ce qu'à Rome la préture , cette charge ,
> toute judiciaire, ne fut pas le partage des plus illustres patri-
 >
• ciens , des Scaurus , des Sylla , des Lucullus , des César, des
<
« Brutus même et de tant d'autres? et, cependant, la prêture ,
« comme le tribunat et l'édilité, n'était qu'une dignité de second
« ordre. On la donnait ordinairement , selon Plutarque , à de


  (1) Ad manifestationem laudis et gloriae Dei a que. omnia processerunt et
procedunt. (Chap. I , liv. t.)
  (2) Ut nostrœ œtat.is hommes et posleriores habeant ((uns imitrntur vel
effugiant. (Ibidem.)