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ÉLOGE DE LOUIS-GABRIEL SUCHET. 57 faite, que les habitants en ont conservé le plus reconnaissant souvenir. En 1808, le roi de Saxe , pénétré d'une estime particu- lière pour les hautes qualités de Suchet, le nomma comman- deur de Saint-Henri de Saxe. La même année, il fut créé comte de l'Empire. C'est dans ce temps que se place un enlr'acte de la vie mili- taire de Suchet, entr'acle pendant lequel il fil alliance avec la famille du baron de St-Joseph, maire de Marseille, l'une des plus distinguées de cette ville. Il obtint la main de M Ile d'An- thoine sa fille, nièce par sa mèredeMM Ues Clary, qui unirent leur sort, l'une à Bernadotte, roi de Suède ; et l'autre à Jo- seph Bonaparte, roi d'Espagne. Le chef de cette modeste et honorable famille de Suchet, déjà grandie , touchait ainsi a tout ce qu'il y avait d'illustre dans nos temps modernes. Le bonheur domestique lui fut largement réparti dans cette union qui répandit sur sa vie entière un parfum de félicité in- time et profonde. Mlle d'Anthoine, jeune et belle, admirée de tous, adorée de son époux, instruite , pieuse , était l'une des plus pures, des plus rares et des plus gracieuses figures de femme sous l'Empire. Modeste et dévouée, son amour pour le Maréchal ne dégénéra jamais en amitié. Elle était la consola- tion et l'encouragement de ses pensées. Pleine d'enthousiasme pour les grandes choses, d'attrait pour les grands hommes, de confiance dans les grandes pensées, elle imprimait au cœur de son époux l'héroïsme qui vient du cœur et le merveilleux qui vient de l'imagination. Elle inspirait, il exécutait. L'une trou- vait sa récompense dans la renommée de son époux, l'autre sa gloire dans l'admiration et l'amour de sa femme. A travers ses campagnes elle le suivait de ses vœux , de ses inquiétudes, de sa personne môme, et, au milieu des batailles, elle était heureuse de voir grandir son nom et fière de sa gloire. Après avoir contemplé les nobles exploits de cet illustre •