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26 BELLEY. démontrent complètement ce fait. Apollon, Mythra, Baal, Bel et Attys représentent le soleil adoré, sous ces divers noms, par tous les peuples du monde païen. Macrobe le dit d'Attys formellement : Sol nomine Âttydis colitur (1). Les Romains avaient reçu de l'Asie le culte d'Attys, habituelle- ment joint au culte dp la mère des dieux, la Cybèle des Grecs. On implorait d'eux la guérison des personnes en danger. Lorsque les Romains eurent conquis la Gaule, ils substituèrent leur religion au druidisme, ils installèrent leurs dieux dans les localités consacrées par le culte des indigènes, et, pour ne pas offenser les usages et les croyances des peuples soumis, ils usèrent d'un procédé habile en y installant des dieux qui avaient de l'analogie avec les dieux Gaulois. Ainsi, là où le soleil était adoré sous le nom de Belenus, ils continuèrent celte consécration sous les noms d'Apollon, d'Atlys ou du Soleil, proprement dit, comme l'indique l'inscription d'Aman- dus, dans le Valromay. Si donc, les inscriptions de Belley et de Vieu attestent que le Soleil était particulièrement adoré en ces lieux, elles signalent aussi le culte précédent de Bele- nus, et par cela même, l'origine la plus probable de Belley. Le savant auteur des Dissertations sur les Antiquités hel- vétiques, Loys de Bochat, attribuait à l'ancien culte de Be- lenus, si répandu dans la Gaule, l'origine de la plupart des lieux dont les noms commencent ou se terminent par Bel, Il voit, dans toutes les antiques dénominations de cette sorte, une consécration commémorative de ce dieu des Gaulois. Belmont, entr'autres, et il y a un Belmont entre Vieu et Belley, Belmont représente à ses yeux une hauteur consacrée à Belenus, Beleni mons. Je dois ajouter, toutefois, que cet érudit, d'ailleurs si estimable, n'est pas resté fidèle à cette doctrine. Il modifia, sur la fin de sa vie littéraire, celle judi- (1) Sanirn, lib. 1, cap,2l. — Pignorius, Matris Deorum et Attydis initia*