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ET DANS LE TEMPS. i95 Nous avons compris où est la faute pour un être créé, de se séparer ainsi de l'absolu, tout à l'heure nous verrons où est le crime. Homme, ne te hâte pas de te juger sur ce que tu viens d'apprendre. Oui, certes! lu es grand dans ta chute; c'est l'éternel mouvement de ton être à la vie absolue, qui ta fait te précipiter dans cet abîme. Silence!... lu ne sais pas encore à quelle condition ce mouvement s'est déclaré en toi; quand tu apprendras de quelle bassesse s'est formé l'orgueil de ton cœur, tu reculeras de frayeur et de honte dans l'a- bîme de ta confusion. VII. LE CRIME DE L'HOMME N ' E S T - I L PAS D'AVOIR RENVERSÉ LA LOI FONDAMENTALE DE L'ABSOLU ? Selon les lois éternelles, l'être ne devait exister qu'à l'état absolu. Si, de toute nécessité, l'être n'avait pas dû être par- fait, il n'y aurait pas eu une raison absolue pour que Dieu fût. Or, la création, en faisant don de l'être à ce qui n'était pas, ouvre à l'être un état nouveau et inoui, l'état relatif. De là , l'homme tend à redevenir ce que l'existence, qu'il a reçue, était dans sa source éternelle. Tel est ce qui explique comment l'homme a été porté au sentiment de l'asséilè par suite du mouvement naturel de l'être. Ce mouvement devait, il est vrai, se trouver en lui; mais nous allons reconnaître quel sorte de motif l'a réveillé dans sou cœur, et par quel horrible crime il a été accompli. Nous allons voir quel effroyable usage l'être qui n'est pas Dieu a voulu faire de l'existence. Àh ! combien peu l'abîme