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474                DU BIEN DANS L*ABSOLU
mal; comme la joie est un bien parce qu'elle est l'avertisse-
ment du bien. Déterminons le principe du mal.

   Si l'être souffre le mal de cela seul qu'il ne se développe
pas, décela seul qu'il n'acquerre pas tout l'être que comporte
sa nature; que sera-ce si l'être vient à perdre une partie de
la nature qu'il avait reçue? Ne sera-ce pas là pour lui le plus
horrible mal ! Comme par suite de sa position d'être libre,
l'homme a été confié à ses propres œuvres, que c'est à lui
qu'appartient le noble privilège d'exécuter sa loi, qu'arrivera-
t-il s'il ne l'exécute pas? Les lois ne sont-elles pas les condi-
tions de l'existence des êtres : où sera donc en définitive le
mal, sinon dans la violation de la loi?
   La violation de la loi, voila donc le principe du mal.
   Mais qui pourrait ainsi manquer à sa loi et produire le
mal ! L'être créé, dont l'instinct le plus fort est celui de la
conservation, ira-t-il lui-même porter la main sur son exis-
tence. Tout être tient à sa loi. parce que tout être tient à sa
vie; tout être aime sa loi parce que tout être aime son bien,
auquel elle le conduit. Or, si tout être aime son bien, d'où
serait sorti le mal?
   Le mal est dans le temps, il faut l'avouer; mais d'où vient
le mal qui s'est introduit dans le temps?


                              IV.

QUEL EST L'OKIGINE DU MAL QUI S'EST INTRODUIT DANS LE
                            TEMPS?


  La connaissance de l'origine du mal nous indiquera pro-
bablement le moyen de lui échapper. Si dans le temps l'hom-
me se trouve déplacé de dessus sa loi, la connaissance de la