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DE QUELQUES TRAVAUX LITTÉRAIRES A LYON. 437
d'avenir, qui réponde à la rapidité de ces habitations volantes
que nous jetons sur toutes les routes.
On ne peut nier que les éludes historiques n'aient pris,
depuis vingt-cinq ans, une grande extension, mais ici encore
notre âge se montre par trop injuste envers les âges qui l'ont
devancé dans l'océan muet de l'élernilé. Trop vite on oublie
que les hommes de patient et rude labeur qui sont venus
avant nous, étaient occupés surtout à défricher ces landes
littéraires dans lesquelles, maintenant, nous passons la charrue
avec une facilité productive. Autant que tout autre, je crois
savoir apprécier les Iravaux historique de M. Guizot, sa haute
raison, ses aperçus variés et neufs, ses efforts, d'imparlialité
dans certaines questions religieuses, plus que cela, une sorte
de justice rendue à des monuments ecclésiastiques dont les
savants du monde ne comprenaient ni le sens chrétien ni la
valeur lilttéraire. Je goùle autant qu'un autre la science variée
de MM. Thierry, celte habileté de mise en scène, ce relief
dans la phrase, celle sobriété de talent. Je n'ai nulle peine Ã
admirer la vive imagination de M. Michelet, son esprit alerte
et ingénieux, trop ingénieux, assurément, et je montrerai vo-
lontiers le môme respect, la môme admiration, au besoin,
pour tout ce qui se rapprochera plus ou moins de ces heureux
esprits, de ces brillants écrivains ; toutefois ce sera à condition
que si je rends hommage à d'habiles architectes, je n'oublierai
pas les infatigables ouvriers qui ont usé leur vie h rechercher
et à préparer les matériaux de l'édifice. Non pas que l'œuvre
soit sortie toute faite de leurs mains, mais notre siècle frivole
n'oublie—t-il point trop ce qu'ont été les graves érudils des
deux derniers siècles, ce que les Bénédictins et les Jésuites,
el avec eux les savants laïcs, ont amassé d'érudition dans
leurs immenses et nombreux in-folios? Nos modernes, qui se
prélassent dans leur gloire, en remontreraient-ils à des
Muratori, Ã des P. Tiraboschi, Ã des Dom Bouquet, aux