Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     ATTRIBUÉ A VAN-EYCK.                      383

attachés à leur cour durent effectivement recourir de préférence
aux peintres de cette école, l'une des plus plus avancées au
 temps où ils vivaient.
   Une autre observation importante c'est que les peintures
du triptyque d'Ambierle sont exécutées à l'huile. Or, sans
nous préoccuper ici de la question de savoir si ce procédé a
été découvert ou seulement remis en usage dans les premières
 années du XV e siècle, il nous semble qu'il ne fut vulgarisé et
ne devint, pour ainsi dire, du domaine public qu'assez long-
temps après celte époque.
   VanEyck, né en 1370, finit ses jours dans un âge fort avancé
et lors même que l'on reporterait, ainsi que l'ont fait la plu-
part de ses biographes, sa mort à l'année 1450, il ne faudrait
point en conclure, en comparant cette date à celle qui figure
au bas du triptyque (1466), qu'il ne peut être l'auteur des
peintures dont ce triptyque est orné, car cette dernière date
est celle de sa dédicace et non celle de son exécution. — En
d'autres termes, ce triptyque a pu, a dû même, être peint long-
temps avant d'avoir été donné à l'église d'Ambierle et placé
dans l'endroit où nous le voyons aujourd'hui.
   L'âge qu'accuse le portrait du donateur serait aussi un ar-
gument en faveur de l'hypothèse que nous présentons.
   Mais ce qui donne plus de force encore à cette hypothèse
c'est que ces peintures se font remarquer par tous les carac-
tères qui distinguent essentiellement les ouvrages du maître
auquel nous aimons à les attribuer.
   Ainsi la régularité, ou, pour mieux dire, la symétrie de la
composition, la sagesse un peu froide, des mouvements, l'ex-
pression et le beau type des têtes, le jet déjà assez facile des
draperies, le fini des accessoires, la perfection des détails, le
style des paysages où se manifeste, comme nous l'avons dit, un
sentiment assez vrai de la perspective,enfin la fraîcheur et l'har-
monie encore prodigieuse des couleurs, tout nous confirme