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436                      LA B E V U Ë LYONNAISE

à brûler, distinction est faite de cinq cents couvertures de livres de
diverses grandeurs, soit en peau, soit en parchemin, pour être employées
ou vendues au profit de la commune. » En même temps que le gou-
vernement faisait brûler les titres entachés de féodalité, il fit remettre
 à l'artillerie les parchemins pour en faire des- gargousses, mais
M. Blachier ne se conforma pas, non plus, ponctuellement à cette
seconde décision, et on ne livra que des titres du district de la
campagne. Le 23, an VI, nos archives subirent de nouvelles pertes,
et, ce jour, on vendit, comme vieux papiers, au prix de Ç43 fr. qua-
rante-six quintaux de titres. Parmi les titres brûlés, se trouvèrent « un
extrait de la bulle de l'empereur Frédéric I er , du 14 des Calendes
du mois de décembre n 5 7 , appelée la Bulle d'or, parce que ce
prince donnait à Héraclius l'investiture de tout le corps de la Com-
munauté de Lyon, et 2° les Coutumes de la ville de Lyon, pour les
droits qu'y levait l'archevêque.
   Ce n'est que le 25 ventôse, an X, qu'il se rencontre une admi-
nistration intelligente qui a réellement souci de nos anciennes
archives. Ce jour, le préfet, M. Najac, se plaignit au Conseil muni-
cipal de l'abandon de nos archives : « Depuis plusieurs années, »
dit-il, « il n'existe plus aucun préposé pour cette garde importante. »
Des archivistes furent nommés. Peu à peu, on remit de l'ordre dans
ce chaos indescriptible ; plus tard, on commença les Inventaires som-
maires prescrits par l'État, mais dont la confection s'avance mal-
heureusement très lentement, au gré des travailleurs. Toutefois, la
plupart des fonds sont triés, et grâce aux inventaires raisonnes de
Lemoine et de Gouvilliers, dont j'ai parlé plus haut, les recherches
sont assez faciles dans le fonds de la Primatiale, lequel, malgré ses
douloureuses vicissitudes, offre encore les plus grandes richesses.
Mais bientôt ces archives vont passer dans un nouveau local. On
doit construire pour elles un dépôt spécial et isolé, situé à côté de
la nouvelle Préfecture qu'on bâtit dans le quartier des Brotteaux.
Espérons que dans cette translation elles auront moins à souffrir
que lorsqu'on les traîna, sur des charrettes, du palais de l'arche-
vêché aux Feuillants et de là dans les greniers de l'Hôtel-de-Ville,
troués par les bombes de la Convention, et qu'on n'écoutera pas ce