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REVUE CRITIQUE DES LIVRES HOUVEAUX 395 qui étaient chargés d'entourer et de sertir les incrustations de Boulle ou les mar- queteries de Riesener et d'en rehausser l'effet par l'éclat de leurs cuivres dorés. Cent huit illustrations, choisies parmi les modèles les plus remarquables, com- plètent l'intérêt du texte où une profonde érudition se cache sous un style facile et élégant. Le meuble a enfin son histoire, glorieuse pour la France et instructive pour toutes les classes de la société. Elle a sa place marquée sur les rayons de l'ama- teur comme dans la bibliothèque de l'école et de l'atelier. LE MAROC. Voyage d'une mission française à la cour du Sultan, par le docteur A. MARCET. Ouvrage orné de gravures et d'une carte spéciale. — Paris. LibraN rie Pion. 1885. — Un vol. in-18. Prix : 4 francs. L'auteur de ce livre eut, au printemps de 18S2, la bonne fortune de pouvoir accompagner M. Ordega, nommé ministre de France à Tanger, dans le voyage que fit ce diplomate pour remettre au sultan les lettres qui l'accréditaient auprès de lui. C'est le récit très intéressant et tout personnel de cette excursion qu'il donne au public. La note pittoresque domine dans ses pages. Le docteur Marcet peint ce qu'il a vu, et rien de plus. Il ne se croit pas obligé, selon la malencon- treuse habitude des voyageurs, de rééditer un cours complet d'histoire, d'ethno- graphie, voire de géologie, des régions qu'ils visitent. Cela vaut mieux ainsi. Il aurait pu cependant ajouter à son travail quelques pages sur l'état des rivalités diplomatiques si fortement en jeu dans le pays de Maroc, objectif de tant de diverses convoitises, et faire à cet égard quelques révélations qui auraient été lues avec intérêt. PASCAL, physicien et philosophe, par NOURRISSON, membre de l'Institut. — Paris. Librairie académique. Emile Perrin. 1885. — Un vol. Prix : 3 fr. 50. Sous ce titre trop large, M. Nourrisson traite trois points spéciaux de la vie de Pascal. Ces monographies sont tout ce qu'il reste à faire sur les hommes du xvn e siècle. C'est dans les détails particuliers seulement qu'on peut espérer glaner quelque chose d'inédit, et écrire de façon à intéresser. L'antipathie de Pascal pour Descartes s'explique par une faiblesse de l'auteur des Provinciales. Lorsque Descartes fut mis au courant des surprenants débuts du jeune Biaise Pascal, son enthousiasme fut des plus modérés. Il ne se répandit pas, comme on aurait pu l'espérer, en exclamations admiratives. Il ne cria pas à la huitième merveille du monde. Cette froideur, Pascal ne la lui pardonna jamais, et c'est probablement là qu'il faut chercher la cause de l'injustice qu'il témoigne à son égard. M. Nourrisson établit de la façon la plus convaincante la part qu'eut l'illustre auteur du Discours sur la méthode aux expériences de Pascal sur la pesan-