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AVENAS 385 Deux personnages pleurent, l'un au chevet, l'autre au pied du lit mortuaire. Cependant une sorte de corbeille flexible comme une nappe, venue du ciel, contient, sous une forme humaine, l'âme du monarque, et deux mains mystérieuses la retirent de la terre et la transportent dans la céleste patrie. Je ne sais vraiment laquelle de ces deux manières d'exprimer le départ de l'âme pour une meilleure vie, est la plus expressive. Mais on conviendra, sans peine, qu'au point de vue de la naïveté et de la vérité, elles se valent l'une l'autre. XXII En résumé, je reste profondément convaincu des faits suivants : i° La donation ou restitution du monastère de Pelage au Chapitre de Saint-Vincent deMâcon est le fait magnifique et pieux de Louis le Débonnaire, dès la première année de son règne si éprouvé, l'an 815. Il faisait partie des biens donnés par ce prince sur le territoire lyonnais, à l'église de Mâcon, qui avait tant eu à souffrir de l'in- vasion des Sarrasins. 2° L'église paroissiale d'Avenas, bâtie à la place du monastère antique et détruit de Notre-Dame de Pelage, est une des nombreuses fondations de ce monarque vraiment pieux de surnom et d'effet. 3 ° L'autel monumental d'Avenas n'a été fait ou achevé qu'après le décès de Louis le Pieux, en 840, puisqu'on y lit le jour et le mois de sa mort, que n'ont pu conjurer ses bonnes œuvres et les ferventes prières de ses obligés. 40 Le monastère de Pelage jusqu'à sa destruction par les Sarrasins, était sur le territoire d'une paroisse appelée Rosarias qu'on peut traduire par le nom de « Rosières. » C'est bien plus tard, et quand Louis le Débonnaire eut fondé son église en ce lieu, où elle est encore, que cette église devint le centre de la paroisse, qui reçut le nom d'Avenas, soit à cause de l'avoine qu'on y recueillait en abondance, soit du nom de la princesse Avana, sœur de Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine et fondateur de Cluny, en signe de recon- ; naissance pour les bienfaits de cette grande maison souveraine. N° 59. — Novembre 1885. 25