Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               L'ÉPIDÉMIE DE I 7 0 9 , DANS LE BEAUJOLAIS            371

 obligé d'achepter pour des sommes considérables de grains, soit
pour la subsistance dud. hospital, soit pour ensemencer les fonds,
en sorte que, pour avoir continué les secours ordinaires aux pauvres,
cet hospital doit une somme de 1,500 livres, pour le payement de
laquelle le sr de Saint-Fons n'a aulcun argent entre les mains. En
conséquence, il propose de faire un emprunt de lad. somme, laquelle
les sœurs Louise et Marguerite Demeaulx (1) offrent généreusement
prester. — Adopté. »
    Le 21 décembre 1710, finit enfin pour M. de Saint-Fons cette
laborieuse gestion de deux années. « Le Conseil des pauvres ayant
remercié M. de Saint-Fons de tous les soins qu'il a bien voulu se
donner pendant son rectorat pour les affaires de ceste maison, et
qui sont d'autant plus grands qu'il a non seulement soutenu ceste
maison pendant les cruels malheurs de l'année dernière 1709, en
sorte que, bien éloigné que l'on y ait suivi l'exemple de grand
nombre d'hôpitaux du royaume, où la nécessité obligea de diminuer
les charités, dans ceste maison où l'on y a veu le nombre des
pauvres considérablement augmenté pendant ces temps de misère ;
il veut mesme encore, en sortant de son rectorat, faire un présent
considérable à ceste maison en luy remettant les arrérages des cens
 et servis de l'année qui luy sont deubs par cette maison. L'on ne
sauroit donc avoir trop de reconnoissance pour M. de Saint-
 Fons. » (2)

                                        II

                                 L'ÉPIDÉMIE

  Nous avons vu que, peu après le début de la famine, survint une
maladie épidémique, « une espèce de peste, » dit un magistrat du
bailliage, qui causa une grande mortalité dans la ville, et paraît s'être
répandue dans tout le pays. Ce fléau, confondu au milieu de tant

  (1) Religieuses hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Villef ranche.
  (2) Archives hospitalières, £ 2.