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LA FAMINE DE I7O9, DANS LE BEAUJOLAIS 361 1709 se trouvait anéantie. Aux gelées destructives de l'hiver succé- dèrent des pluies sans fin, et il survint une famine telle qu'on n'en avait pas vu depuis 1573. A la suite de la famine se déclara une épidémie qui enleva le tiers de la population. I LA FAMINE Dès le commencement de l'hiver la disette se fait sentir. Les aumônes arrivent de toutes parts, et, jusqu'au mois de janvier 1709, la charité privée suffit à tout. Mais bientôt, devant l'immensité des besoins, les autorités locales sont obligées de prendre en main la direction des secours. Dans les premiers jours de février, à la requête du Consulat de Lyon, un mandement de l'archevêque permet « de manger, dans tout le diocèse, de la chair pendant quatre jours, chaque semaine du carême de la présente année. » A Villefranche, le Conseil des pauvres de l'Hôtel-Dieu prit immé- diatement une mesure libérale qui facilitait à tous les habitants l'usage de cette permission. Le 17 février, M. de Saint-Fons, admi- nistrateur en exercice, « représente que, suivant le mandement de monseigneur l'Archevêque de Lyon, qui permet l'usage de la viande pendant les dimanche, lundi, mardi et jeudi de chaque semaine de carême, à cause de la misère effroyable qui subsiste, il ne convient pas de passer bail de la boucherie de caresme. (1) Il convient mieux de laisser la liberté à tous les bouchers de vendre la viande, et de ne leur point donner occasion d'en augmenter le prix. » Cette proposition est adoptée à l'unanimité. (1) Le droit de vendre de la viande pendant le carême appartenait exclusi- vement à l'Hôtel-Dieu, qui l'affermait chaque année au boucher le plus offrant. Le prix de la ferme était, à cette époque, de 300 livres en moyenne. Il s'élevait à plus du double dans les temps prospères. 1