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                                   AVENAS                            289

 dire que « l'archéologie a fait de grands progrès depuis 1834; que
 de ces connaissances nouvelles il résulte que l'autel d'Avenas,
 étudié sous le rapport de l'art, ne peut plus être classé au nombre
 des monuments carlovingiens ; que le style de la composition, le
trait du dessin, l'exécution de la sculpture, et surtout la forme des
lettres de l'inscription s'y opposent invinciblement. » Je ne puis
voir là que des assertions gratuites, des généralités, qui ont leur
contrepartie à quelques lignes de là, dans la citation empruntée à
M. Vietty, « si connu, » dit M. de La Roche la Carelle, « si connu
par ses travaux archéologiques, qui a visité ce monument en
compagnie de quelques savants amateurs. » M. Vietty en parle ainsi :
 « L'autel d'Avenas m'a paru avoir tous les caractères des monuments
carlovingiens, tant à cause du costume d'une partie des figures,
que par la forme des lettres de l'inscription, et par le style de la
sculpture, qui a la teinte de cette époque        » Et, un peu plus loin,
M. Vietty ajoute : « Ce monument est important sous le rapport
de l'art et de l'histoire. Son inscription s'accorde avec le genre de la
sculpture, pour le faire attribuer, avec la tradition, au temps de
Louis le Débonnaire, qui serait représenté lui-même offrant le simu-
lacre de l'église qu'il paraît avoir fondée. »
   Lequel croire de M. de La Roche la Carelle seul ou de M. Vietty,
se présentant à nous avec des travaux archéologiques si connus et
la bonne « compagnie de quelques savants amateurs, » dans sa visite
à Avenas ?
   Il est bien aisé d'écrire : « Son séjour à Avenas fut malheureu-
sement trop court, et ne lui permit pas d'examiner ce monument
avec tout le soin convenable            » On ne dit ni le temps que
M. Vietty est resté à Avenas, ni le temps qu'il eût fallu y rester
pour pouvoir juger ce monument. Si M. Vietty eût abondé dans un
certain sens, il est à croire qu'on trouverait son séjour assez long et
son jugement éclairé et consciencieux.
    On écrit un peu plus loin : « M. Vietty connaissait la légende
de Severt. » Je le crois bien» Il ne pouvait pas en connaître
 d'autre. Celle de M. de La Roche la Carelle n'était pas encore sortie
 de son cerveau.
          N° $8. — Octobre ï88>.                              1Ç