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VIEILLES CHOSES ET VIEUX MOTS LYONNAIS 277 tainement doue; la Doua ou Dowa, nom d'un ruisseau qui se jette dans la Meuse. A ce dernier groupe, Littré et Scheler assignent, pour étymologie le latin doga, en s'appuyant sur ce que rogare a donné rouver. Mais dans doga, 0 est bref, et l'on devrait avoir deue, deuve (cp. jocum =fue, puis feu; locum = leu; jocum = jeu; rota ~ ruée), et rogare est mal appliqué parce que Yo y est atone. Il faut admettre de toute néces- sité, ou que l'étymologie est erronée, ou que doga avait pris 0 long en bas latin. Dans ce dernier cas, le groupe qui se rattache à . douve est parfaitement expliqué, mais non celui qui se rattache au groupe avec yotte (Doye, Dhuys, etc.), parce que, lorsque la gutturale devant a est précédée de 0, elle tombe sans laisser de trace (cp. les exemples déjà cités.) Lorsqu'un étymologiste ne sait plus que dire, il a recours au celtique. C'est ce qu'il nous faut faire ici. On peut raisonnablement admettre que le radical qui a formé tant de noms de lieux est celtique, et peut-être aussi celui qui a formé douve et ses adhérents, puisque doga explique ce groupe d'une manière insuffisante. Ce radical ne se retrouve plus dans les dialectes existants, car l'anglais Dify nom de rivière, le kymrique dyfer, goutte; l'armoricain divera, découler, cités par M. de Belloguet, expliquent seulement les formes Divonne, Divio, et autres analogues. Il est probable que dois, conduit, de ductus, et doye, source, d'ori- gine celtique, c'est-à -dire inconnue, se sont confondus dans beau- coup de circonstances à cause de leur homophonie et de leur rap- port de sens. PUITSPELU, Lyonnais.