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GEBHARD TRUCHSESS BE WALDBOURG 2$! tante, et la garnison comptait mille bons soldats. C'était trop peu contre Alexandre Farnèse. La ville, qui avait jadis résisté avec succès à Charles le Téméraire, allait succomber sous les coups du duc de Parme. La garnison, soutenue par les bourgeois, se défendit vaillam- ment. Mais la poudrière de la ville ayant sauté et ayant mis le feu aux maisons voisines, les assiégeants donnèrent l'assaut, pendant que les assiégés étaient occupés à éteindre l'incendie, et massacrèrent tout ce qu'ils rencontrèrent devant eux (26 juillet 1586). Le com- mandant Kloot, blessé quelques jours auparavant, était au lit. Les Espagnols l'étranglèrent avec ses draps, et le pendirent à sa fenêtre avec deux ministres protestants. L'incendie de la maison consuma leurs cadavres. Les deux tiers de la ville furent détruits, ( i ) Deux mille personnes avaient péri. Le sort de Gebhard s'était décide à Neuss. Aucun des princes protestants de l'Allemagne ne l'avait secouru, pas même son ancien général, Jean-Casimir. Gebhard eut beau nommer Schenk son feld- maréchal, avec plein pouvoir pour faire la guerre. Schenk eut beau remporter quelques succès, enlever même l'importante place de Bonn. Pendant que ce général de l'ex-électeur enrôlait partout des troupes, et cherchait à ranimer la défense, le chevalier brandebour- geois Othon-Jean de Putlitz, auquel il avait confié le commandement de Bonn, capitulait devant le prince de Chimay qu'avait envoyé le duc de Parme (26 septembre 1588). La place de Rheinberg restait encore au malheureux Gebhard. Schenk, qui la défendait, se noya, en essayant de s'emparer de Ni- mègue (1589), et Rheinberg se rendit au général espagnol Pierre de Mansfeld. Nuenar, le dernier partisan de l'ex-électeur, mourut la même année, des suites d'une explosion à l'arsenal d'Arnheim. Gebhard Truchsess avait définitivement perdu son électorat. Il ne songea plus qu'à passer en paix le reste de sa vie. Toujours fidèle à la malheureuse femme dont l'amour avait été la principale cause.de ses infortunes, il quitta la Hollande, et vint s'établir à Strasbourg, où il était doyen de la cathédrale. Strasbourg était favorable au protes- (1) Hennés dit les trois quarts (165).