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                                ÀVENAS                              213

et que lui-même avait restituée au Chapitre de Saint-Vincent, était
effectivement sur la paroisse de Rosarias : « In pago Lugdunensi, in
villa Rosarias, quas olimquœdam fcemina... sanctimonialis nomine
Anstrudis... per cartulam delegavit donationis. »
   Le nom de Rosarias ayant disparu bientôt, quand on lui eut subs-
titué celui d'Avenas, a fort embarrassé les savants éditeurs de nos
précieux cartulaires. M. Ragut suppose qu'il s'agit de « Rosay, lieu
dit près de Coligny (Ain), arrondissement de Bourg. » M. Auguste
Bernard va chercher Rosarias dans le Jura, ou dans le département
de la Loire. Ce sont là des hypothèses impossibles et inconciliables
avec les chartes qui parlent d'Avenas, et placent le monastère de
Pelage, que son église a remplacée, sur la villa, ville ou paroisse
de Rosarias.

                                  VI

   Il y a, dans le Cartulaire de Saint-Vincent, trois leçons pour dési-
gner le monastère qu'a remplacé l'église d'Avenas. On y trouve ;
« monasterium Pelagii, » — « monasterium Pelagi, » et — « monas-
teriumPilati. » M. Auguste Bernard, produit une quatrième variante.
Il écrit : « Pelogii, » et il en parle en ces termes dans son Dictionnaire
géographique, à la page n 35 des cartulaires de Savigny et d'Ainay :
« Pèloges, ancien monastère de femmes, près d'Avenas, canton de
Beaujeu, et dont l'église était dédiée à Notre-Dame. Il semble, d'a-
près les termes d'un acte du Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon,
de l'an IT17, qu'il n'existait déjà plus alors. Avenas était situé sur
une voie romaine. »
   Je crois que c'est Pelage et non Pèloges, qui est le vrai nom. Cette
opinion a pour elle le texte constant du Cartulaire de Saint-Vincent,
qui est bien ce qu'on peut appeler un témoin domestique et des
mieux renseignés. On y lit toujours Pelagii ou Pelagi, jamais Pelogii.
La leçon adoptée par Auguste Bernard, a dû être recueillie sur les
livres des paysans Maçonnais, lesquels, dans leur patois, ont cou-
tume de substituer l'une à l'autre les voyelles 0 et a. Ainsi ils. disent :
Môcan pour Mâcon,; Chqrni pour Charnay ; etc.