page suivante »
154 LA REVUE LYONNAISE II EN ALLANT A HONFLEUR C'est l'aurore. La côte éteint son dernier phare ; La Seine, sous la brunie, a des lueurs d'acier ; Mais tout sommeille encor, sauf un morne échassier, Picoreur assidu des laisses de la barre. Parmi ces horizons effacés l'œil s'égare ; Pourtant, voici Honfleur, linéament grossier, Où, ça et la, comme une aiguille de glacier, Se dresse le grand mât d'un navire à l'amarre. Je croise un beau pêcheur, jusqu'aux genoux botté, — Une tête d'album. — Sur son dos est jeté Un filet ruisselant où le poisson palpite. Pardieu! c'est une femme... Un corps jeune et charmant Par l'épaisse vareuse est trahi... Fuyons vite... Fuyons!... La mer est proche et vaut mieux qu'un roman.