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152                      LA REVUE LYONNAISE

   Le nom et la paroisse d'Avenas, comme le nom de Beaujeu et de
Beaujolais, ne sont connus que depuis la seconde moitié du xe siècle.
On trouve Avenas, pour la première fois, dans la charte 347 e , qui
ne peut pas être antérieure à l'an 997, ni postérieure à l'an 1018,
deux années qui sont les limites extrêmes de l'épiscopat de Letbald II,
évêque de Mâcon, lequel en est l'auteur. Elle est intitulée : « Let-
baldus episcopus dat Sancto Vincentio terras in villa Avenaci. » A la
fin, on lit ces mots, qui font bien voir qu'il s'agit ici de Letbald II,
dit de Brancion : « Hactum est hoc régnante Roberto rege. » En voici
le début : « Ego igitur Letbaldus, Matisconensis ecclesiaj pontifex,
cui praesum, videlicet beati Vincentii martiris, concedo conjacentes
in pago Matisconensi, in agro Viriacenti, in villa Avenaci... »
   L'évêque Letbald donne à son Chapitre de Saint-Vincent des
terres qui avoisinaient (terras conjacentes) celles que cet illustre Cha-
pitre possédait depuis longtemps à Avenas, par la munificence de
Louis le Débonnaire. Nous n'avons pas à revenir là-dessus. Je réserve
aussi à chercher plus loin quel peut être cet agro Viriacensi, dans le
pays Maçonnais, où était situé Avenas : « In pago Matisconensi, in
agro Viriacensi, in villa Avenaci. »
   Ici, j'ai à insister sur la nouveauté du nom d'Avenas : « Avena-
cum. » Et j'en trouve la preuve dans plusieurs chartes qui s'ex-
priment absolument comme la 586 e de l'an n 17. On y lit que
Guichard III, sire de Beaujeu, et son fils Hugues, qui était abbé,
« miserunt in vadimonium Matiscensibus beati Vincentii martiris
Canonicis quidquid habebant, juste vel injuste in villa Avenaco,
quae antiquitus monasterium Pelagi vocitatur. » La substitution du
nom nouveau d'Avenas à celui de monastère de Pelage est claire-
ment indiquée dans le fragment de charte que je viens de repro-
duire. Guichard de Beaujeu peut dire avec raison qu''autrefois Avenas
s'appelait le monastère de Pelage. Car cette charte est de l'an n 17, et
nous avons trouvé, pour la première fois, le nom d'Avenas dans une
charte de la seconde moitié du xe siècle. Il y avait donc plus de cent
cinquante ans qu'on disait Avenas, au lieu du monastère de Pelage.


          (A suivre.)                        F.   CUCHERAT.