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LES PAGANI ET LES PAGAN H3 La guerre civile éclatait donc de nouveau. Le Palais ducal est assiégé, et le doge n'échappe à la mort qu'en fuyant secrètement avec ses deux frères. Le peuple, assemblé dans ses quartiers et enrégimenté en corpo- rations, décerne le titre de doge à Antonetto Adorno ; et, de son côté, la noblesse choisit Federico Pagano (3 avril 1383), qui était par sa mère un Fregoso, ennemi né des Adorni. Bientôt Antonetto Adorno est obligé de se démettre, le calme se rétablit, et, pendant quelques mois, Federico fut seul doge de Gênes; mais, devant des menaces d'émeutes et de ruines, cédant à la dou- ceur de son caractère et à son désir d'éviter à Gênes de nouvelles calamités, Federico abdique le pouvoir suprême, et Leonardo da Montalto est élu doge (fin de 1383). (1) Federico quitte alors la ville de Gênes, et vient s'établir à Mondovi, où nous le trouvons en 1390. Les Pagani avaient habité Gênes pen- dant près de deux siècles, de 1207 à 1390, mais Mondovi était tou- jours pour eux la patrie plus chère, la patrie des ancêtres. Du reste, la famille Pagana était dignement représentée à Mon- dovi, (2) et Federico y retrouva son parent Luchino de' Pagani, jurisconsulte éminent et syndic de Mondovi. Luchino était l'ambassadeur de la ville de Mondovi auprès des puissances voisines. Le I er août 1394, plénipotentiaire de Mondovi, il signe un traité avec le marquis Théodore de Montferrat; le 13 juillet 1396, il intervient dans l'acte de cession de la ville de (1) Foglietta, Histoire de Gènes, livre IX, pag. 439.) Histoire des Révolutions de Gênes, tome I, pag. 191.) (2) Se rattachent, sans doute, aux Pagani, de Mondovi, les trois personnages suivants : —1° Pagano, notaire impérial à Solere, ville du marquisat de Saluces. En 1256, il reçoit l'acte réglant plusieurs différends entre le syndic d'Albe, les mar- quis de Caretto, de Ceva et de Saluces (voy. Lobera). — 2° Messire Pagano, préposé à l'église de Saint-Gaudens ; il assiste à l'assemblée tenue à Novare, le 21 juin 1267, pour prononcer sentence d'excommunication contre Tommaso I er de Saluces et Guiglierr.o de Montferrat (voy. Muletti).— 3 "Anselmetto Pagano, chef delà police du quartier de Borgoglio, en la ville d'Alexandrie, vers 1301 (voy. G. Ghilini.)