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122 LA REVUE LYONNAISE Le ciel, le haut ciel cependant Va souvent sur l'homme grondant. La terre mère ha ! se despite Contre une race ainsi maudite ; Et l'homme, (l'endurci qu'il est,) Connoist bien qu'au ciel il desplaist, Voit que la terre en est marrie Et si ne peut changer de vie. Mon Dieu ! mais où s'en est volé Mon petit Coulomb grivolé? Si veux-je bien, ô toy que j'aime, Autant ainçois plus que moy-mesme, Te faire un don humblement beau, Mon COULOMB, de mon Coulombeau. Tu l'auras donc, l'oiseau qui vole Encor plein de jeunesse foie : Mais s'il ne te contente bien, Voy qu'il se contente de rien. Va donc à luy, petite beste, Et si dans sa grâce il t'arreste, Ne crains ni les becs rigoureux Des oyseaux les plus dangereux, Ny les attentes redonnées Par les tournoyantes années. Parmi les autres pièces dont se compose le Jardinet de Poésie, il en est une, consacrée à la description des quatres saisons, que nous avons lue avec un plaisir tout particulier, malgré le jugement peu favorable qu'en porte Colletet. Les peintures de l'auteur révèlent dans tous les cas un profond sentiment des beautés de la nature, et il nous semble que ses archaïsmes mêmes prêtent à ses tableaux une grâce nouvelle. Il y a, d'ailleurs, dans le panorama qu'il fait passer sous nos yeux une hardiesse de détails et une science du coloris dont pourraient profiter même les grands poètes d'aujourd'hui. Voici venir le printemps Ce que jà nous prédit la noirette Arrondelle, Qui vient servir six mois, et messagère isnelle,