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EN ALLEMAGNE AU XVIIe SIECLE J73 amené de Glatz à Vienne et emprisonné au Rathaus ( i ) . Il fut d'abord interrogé par une Commission spéciale, dont le principal membre était Jean-Mathias Prickelmayer, conseiller aulique et procureur de la Trésorerie impériale. La Commission le traita avec les plus grands égards, lui donnant constamment le titre d'Excellence. Elle lui posa et lui remit par écrit (2) trente-six questions auxquelles il devait répondre également par écrit. Un second interrogatoire roula sur les négociations de Wallenstein avec la Saxe (3). Dans un troisième il fut question d'un mémoire rédigé par le baron, mémoire saisi à Ohlau en même temps que ses papiers et qu'on considé- rait comme un projet dressé pour enlever la Silésie à la maison d'Autriche. Malheureusement pour le prisonnier, il se contredit tellement dans ses réponses, que la Commis- sion fut d'avis que, pour découvrir la vérité, il serait bon de le mettre à la torture. Pendant qu'il subissait ces interrogatoires, Jean Ulrich reçut une visite qui lui rappela des jours plus heureux, celle de son ancien ami Paul Palfy d'Erdœdi, avec qui il avait fait son voyage de France et d'Espagne. Paul Palfy lui promit de faire tous ses efforts pour obtenir sa liberté. Le roi Ladislas de Pologne intervint aussi en sa faveur, et la (1) 11 fut enfermé dans la chambre des bourgeois, sorte de caveau dont les fenêtres étaient garnies de barreaux de fer de l'épaisseur d'un bras. La vue, qu'on ne pouvait avoir qu'au moyen d'une échelle, don- nait sur la cour du Rathaus. Schaffgotsch faisait venir sa nourriture de l'hôtel des Trois Pioches, il mangeait dans des assiettes d'argent ; ses repas étaient à six services. (2) Le 7 juin. (3) On parlait d'un traité conclu entre Wallenstein et la Saxe à Prague.