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6 SOUVENIRS LYONNAIS I Considérations générales. Le i " mars 1896, j'assistais à la réception officielle du président de la République, M. Félix Faure. En parcou- rant le magnifique quartier tout récemment créé autour de l'église Saint Bonaventure, et en voyant cette foule animée qui le remplissait, j'ai involontairement évoqué le passé. Les anciennes maisons et les anciennes voies me sont apparues; celles-ci avaient déjà remplacé d'autres rues et d'autres maisons plus anciennes ; et toutes, successive- ment, avaient également répété l'écho des acclamations de quelque réception solennelle. Le culte pour le vieux Lyon, la lugdunolâtrie, n'a pas de plus fervent adepte que votre confrère ; aussi a-t-il pro- longé sa rêverie en remontant de la fin du xixe siècle à la fin du xve siècle. J'ai pris les archives consulaires, et, les plans topogra- graphiques de la ville sous les yeux, j'ai essayé de recons- tituer, en les comparant entre elles, les plus célèbres entrées solennelles de princes français dont notre cité a été témoin. Pour ne pas trouver insipide la promenade à laquelle je vous convie, il ne faut pas, en philosophe sévère, constater les vicissitudes de ces manifestations où le héros acclamé aujourd'hui est conspué le lendemain ; il ne faut pas, en froid économiste, rechercher si les visites royales n'ont pas été souvent onéreuses à la ville que l'on invitait simul- tanément à gracieusement remplir le trésor royal vide ; il ne faut pas, en moraliste misanthrope, se demander si les