Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    J . - C . COINT-BAVAROT                409

    Çoint-Bavarot ne fut pas un champion moins résolu de
l'unité monétaire universelle. Mais nous devons, à la vérité,
 de dire que son esprit, si pratique en ce qui touche aux
 affaires, se laisse ici leurrer, en demandant la solution du
 difficile problème de la circulation monétaire générale à
 une mesure qui, au contraire, provoquerait une restriction
immédiate.
    La question comporte une double face : l'unité de
compte et l'unité d'étalon. Faute d'avoir distingué entre ces
deux éléments, notre ami propose d'accepter purement et
simplement le numéraire de l'Amérique du Sud et celui de
toutes les nations frappant des monnaies conformes au
système décimal. Notez que l'accès de l'Union latine n'a
jamais été interdit à aucun peuple, à la condition, cepen-
dant, de se soumettre aux prescriptions limitatives, quant
à la frappe des monnaies d'argent et leur retrait éven-
tuel,
    La France est déjà inondée de métal blanc étranger. Que
serait-ce donc si elle ouvrait librement son marché aux
pièces chiliennes, péruviennes, argentines ou roumaines ?
Et quelles garanties offriraient les puissances, auteurs de ces
émissions illimitées, pour le remboursement en or de leur
numéraire, le jour où expireraient les conventions ?•
    Il est vrai que Coint-Bavarot se range résolument dans le
camp des économistes, où l'on prétend que l'empreinte
officielle suffit à donner un pouvoir libératoire à la mon-
naie : « Les métaux, une fois monnayés, afErme-t-il,
cessent ou doivent cesser complètement d'être des mar-
chandises, et cela à l'aide de simples dispositions légales
consenties entre États contractants. » S'il en est vraiment
ainsi, inutile de discuter sur le rapport légal à établir entre
les différents métaux : des rondelles de cuivre ou même de